Il faut renverser la table, là où on le peut…

J’ai cessé de participer au débat sur la toile à partir du 12 janvier 2013.

Notamment, après l’intervention de Cahuzac où il avait énoncé sa funeste formule :

       « la lutte des classes, je n’y crois pas et je n’y ai jamais cru » 

Cette déclaration en disait long sur l’état d’esprit des libéro-libertaires qui dominent au PS.

Même si je n’attendais, ni le renversement du capitalisme, ni son dépassement.

Après le discours du Bourget du 22 janvier 2012, j’attendais quelque chose.

Quoi?

Je ne sais pas.

Un truc.

Comme le gars qui va à Lourdes.

Il sait que ça ne marche pas, mais il y va, et il espère quand même.

Souvenez-vous:

 » Mon véritable adversaire

n’a pas de nom,

pas de visage,

pas de parti,

il ne présentera jamais sa candidature,

il ne sera donc pas élu

et pourtant il gouverne.

Cet adversaire,c’est le monde de la finance.

Pour les gens de ma génération qui ont encaissé toutes les reculades après le virage de1983, accorder du crédit à cette saillie en 2012, cela ne relevait plus de la naïveté, mais de la c….rie

Plutôt que de me contorsionner pour soutenir des décisions politiques contraires à mes convictions profondes, j’ai préféré me taire.

Mais même cette position devient intenable, tant les reculades sont nombreuses par rapport à des engagements de gauche.

La liste des manquements est longue:

LeTSCG, les retraites, la séparation des banques, l’ANI, les paradis fiscaux, le logement, la réforme fiscale, l’austérité…

Sans oublier la situation de Georges ibrahim abdallah emprisonné depuis trente ans.

Que faire?

Au niveau national,

En tant que démocrate, je prends acte du rapport de forces.

Les socio-libéraux ont la majorité et conduisent la politique que l’on sait.

La minorité à laquelle j’appartiens proteste au sein des instances nationales.

Mon ami Pierre Larrouturou, de guerre lasse, vient de fonder un nouveau parti « Nouvelle Donne ».

Il ne supportait plus les tergiversations pour la mise en oeuvre de la séparation des banques et le refus de mobiliser les fonds de réserve des retraites pour le lancement d’un vaste programme de logement.

J’ai failli le rejoindre.

Mais à t’on le droit de laisser le parti de Jaurès, lui qui  n’était ni social-libéral, ni social-démocrate, entre les seules mains des socio-libéraux.

À certains  jeunes militants du PS qui aiment citer Jean-Jaurès dans leurs interventions et qui ne voient pas la dérive socio-libérale,

je rappelle que Jaurès était pour Robespierre et pour le renversement du capitalisme.

Au niveau local,

Les élections municipales de 2014 approchent.

Je suis pour que l’on donne un signal signal fort aux carolo-macériens et parmi eux à l’électorat de gauche.

Un signal fort ce sont des alliances politiques claires et une abnégation explicite autour d’un projet.

Mais commençons par le commencement.

En ce qui concerne les alliances :

À soixante ans, je ne me cacherai pas pour dire ce à quoi je crois

Alors, que les choses soient claires, à titre personnel, je suis pour une alliance privilégiée avec les communistes.

Pourquoi?

C’est le dernier bastion où l’action politique est structurée autour de la doctrine anticapitaliste.

Le marché transatlantique va être un tsunami libéral qui va déferler sur nos territoires.

Les sirènes de la privatisation vont souffler comme jamais sur tous les services publics.

Cela prendra la forme, d’un soi-disant assainissement des comptes, et d’une adaptation nécessaire.

En réalité, ils s’attaqueront à la masse salariale  c’est-à-dire  à l’emploi par la privatisation de  secteurs entiers.

La privatisation des services rendus à la collectivité sous la pression du marché transatlantique c’est-à-dire du capitalisme financier euro-américain.

Nos camarades communistes seront le sel de cette résistance.

Claudine Ledoux faisait partie d’ATTAC, elle n’aurait pas pliée sur cette question, je la connais.

Philippe Pailla qui est un homme de qualité doit prendre en compte cette dimension.

La constitution de la liste doit prévoir cette bataille.

Demain ne sera pas comme hier.

Et la bataille qui vient c’est celle-là.

La présence des communistes dans une pareille bataille sera un atout.

J’ajoute qu’il serait préférable que les socialistes soient,eux aussi, plus rouges que roses

Pour autant, je sais qu’il faut des membres de la société civile et des verts.

Même si je n’ai jamais vu un membre de ladite société civile s’insurger contre le capitalisme et le marché transatlantique.

Même si je sais que le père fondateur des verts modernes Daniel cohn bendit est un libéral-libertaire revendiqué.

En ce qui concerne ce que j’appelle l’abnégation explicite:

Disons les choses clairement.

À situation nouvelle, nouvelle stratégie.

À l’heure où les carolo-macériens souffrent sur tous les fronts ,emploi, salaires, pouvoir d’achat, impôts.

Les élus se doivent d’être exemplaires.

Le premier signe de cette exemplarité passe par la réduction du coût des indemnités liées à leurs fonctions.

Peu importe le nombre d’adjoints, c’est le coût global des élus qui doit être réduit en fonction de l’existence ou non d’autres revenus.

En réalité, il faut  diviser par deux ce montant global.

Il n’est pas normal qu’un élu retraité qui bénéficie d’une bonne retraite trouve le moyen avec les indemnités de multiplier par deux ses revenus disponibles.

Il n’est pas normal qu’une personne en activité qui bénéficie d’un emploi à temps plein et du salaire correspondant trouve le moyen de gonfler ses revenus par ce type d’indemnités.

Ce en quoi, on peut imaginer des élus adjoints indemnisés comme de simples conseillers municipaux.

Après tout, dans le secteur associatif, des personnes mouillent le maillot, sans indemnités, par dévouement à l’intérêt commun.

La bataille pour les postes d’adjoints s’effondrerait d’elle-même.

Bien entendu, pour celles et ceux qui n’ont ni emploi, ni retraite, les indemnités seraient pleines.

Même le futur Maire devrait prendre sa part.

Les carolo-macériens sauront concrètement que leurs élus sont au service de la collectivité et non pas pour se servir.

J’ajoute que cette nouvelle donne n’est pas seulement symbolique, elle permettra de redéployer des fonds pour les besoins de financement des structures qui sont utiles aux carolo-macériens.

Le débat est ouvert.

Bien amicalement.

Romain NOUAR

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« La lutte des classes, je n’y crois pas et je n’y ai jamais cru » J. CAHUZAC … et vous camarades socialistes?

 

Je ne sais pas combien de camarades socialistes partagent la conviction de Jérôme Cahuzac qui dit explicitement:

« la lutte des classes, je n’y crois pas et je n’y ai jamais cru » 

En revanche, ce que je sais, c’est que cette assertion est accablante, au sens de pénible à entendre et à supporter.

Non pas pour Jérôme Cahuzac, il le dit avec une délectation non dissimulée.

Non, cette assertion est accablante pour tous les militants socialistes qui ont structuré leurs pensées grâce aux outils puisés dans le matérialisme dialectique.

Après la réfutation de la réalité de la lutte des classes, il faut s’attendre à tout.

Pas de valeur d’échange, pas de valeur d’usage,pas de distorsion dans la propriété des moyens de production, pas de plus-value, pas d’accumulation du capital, pas de baisse tendancielle du taux de profit.

Non-rien de tout cela.

La négation de tout le patrimoine génétique de la gauche.

Par-dessus bord les outils de compréhension du capitalisme financiarisé transnational.

Par-dessus bord  la boussole de gauche qui identifiait la cible : « la mise en cause du capitalisme ».

D’ailleurs, à quoi peut bien servir une boussole de gauche quand on n’a pas ce cap en tête.

Que des génuflexions devant le dieu marché,financiarisé, auto-régulé, optimal, avec ses lois naturelles de la compétitivité et de la libre concurrence.

Politique d’austérité et taxation pour le plus grand nombre, et paradis fiscaux pour les détenteurs de capitaux.

Mais ça, ce n’est pas la lutte des classes.

Je ne sais pas combien de camarades socialistes s’inquiètent.

Pour ma part, je me désespère.

Bien amicalement

Pourquoi le Socialisme ? – Texte d’Albert Einstein publié en mai 1949 –

 

Je vous propose  cet extrait d’un article  publié par Albert Einstein en 1949. « Pourquoi le Socialisme? »

 

 

Est-il convenable qu’un homme qui n’est pas versé dans les questions économiques et sociales exprime des opinions au sujet du socialisme ? Pour de multiples raisons je crois que oui.

La production est faite en vue du profit et non pour l’utilité. Il n’y a pas moyen de prévoir que tous ceux qui sont capables et désireux de travailler pourront toujours trouver un emploi ; une  » armée  » de chômeurs existe déjà. L’ouvrier est constamment dans la crainte de perdre son emploi. Et puisque les chômeurs et les ouvriers mal payés sont de faibles consommateurs, la production des biens de consommation est restreinte et a pour conséquence de grands inconvénients. Le progrès technologique a souvent pour résultat un accroissement du nombre des chômeurs plutôt qu’un allégement du travail pénible pour tous. L’aiguillon du profit en conjonction avec la compétition entre les capitalistes est responsable de l’instabilité dans l’accumulation et l’utilisation du capital, qui amène des dépressions économiques de plus en plus graves. La compétition illimitée conduit à un gaspillage considérable de travail et à la mutilation de la conscience sociale des individus dont j’ai fait mention plus haut.

Je considère cette mutilation des individus comme le pire mal du capitalisme. Tout notre système d’éducation souffre de ce mal. Une attitude de compétition exagérée est inculquée à l’étudiant, qui est dressé à idolâtrer le succès de l’acquisition comme une préparation à sa carrière future.

Je suis convaincu qu’il n’y a qu’un seul moyen d’éliminer ces maux graves, à savoir, l’établissement d’une économie socialiste, accompagnée d’un système d’éducation orienté vers des buts sociaux. Dans une telle économie, les moyens de production appartiendraient à la société elle-même et seraient utilisés d’un façon planifiée. Une économie planifiée, qui adapte la production aux besoins de la société, distribuerait le travail à faire entre tous ceux qui sont capables de travailler et garantirait les moyens d’existence à chaque homme, à chaque femme, à chaque enfant. L’éducation de l’individu devrait favoriser le développement de ses facultés innées et lui inculquer le sens de la responsabilité envers ses semblables, au lieu de la glorification du pouvoir et du succès, comme cela se fait dans la société actuelle.

                                                                                              Albert Einstein

(1) Pourquoi le socialisme ?,Conceptions scientifiques, morales et sociales, Bibliothèque de philosophie scientifique, Flammarion, Paris, 1952, pp. 125-132.

(2)Le texte ori­ginal en an­glais fut pu­blié dans  Monthly Re­view (Mai 1949).

La désindexation des pensions de retraite et la gauche…

Avant le congrès de Toulouse, nous avons participé à des élections internes.

Plusieurs motions se sont présentées devant les militants socialistes.

Au titre de la motion 4, que je représentais dans le département des Ardennes, j’avais insisté sur le rôle du vote de chaque militant.

J’avais dit, que par notre vote nous participions à l’écriture de l’histoire sociale de notre pays.

Aujourd’hui, les faits vont nous en donner l’illustration à partir de la question des retraites.

Revenons en arrière.

Personne ne conteste que la part salariale a baissé de 6 à 8 points de PIB, et ce qui a quitté la poche des salariés a glissé dans la poche des actionnaires.

Sur cette question des salaires, j’avais rappelé qu’il fallait accepter de faire le lien entre la baisse de la part salariale et la politique de rigueur institué en 1983 par la gauche.

Cette politique de rigueur portait un nom: la désindexation des salaires.

Rappel douloureux, mais rappel véridique.

Pourquoi faisais-je cette remémoration?

Pour éviter de reproduire les mêmes fautes.

Pour éviter de cautionner des décisions injustes au titre de la solidarité politique de parti.

Pour éviter d’adopter des décisions défavorables à ceux que nous prétendons défendre: salariés, retraités, jeunes, chômeurs.

Voilà pourquoi il faut rentrer en vigilance sur la question des retraites.

Nous savons qu’une menace plane sur les retraites : la désindexation des pensions.

Après l’allongement de la durée des cotisations, ce serait au tour de la réduction des pensions par la désindexation.

On se souvient du projet de la droite avec la proposition de désindexation des retraites au-delà de 1000 euros par mois qui devait rapporter 13 milliards d’euros

Accepter la désindexation des pensions, c’est accepter que les retraités voient leurs pensions diminuées.

Les retraités ne sont pas des nantis, n’en déplaise aux financiers parasites et aux perroquets de presse des médias dominants.

Au lieu de martyriser les couches populaires, un gouvernement de gauche doit chercher l’argent où il se trouve.

Les paradis fiscaux, c’est 20 milliards d’euros d’évasion fiscale par an.

Les contraintes de l’article 123 du TFUE, c’est 50 milliards d’euros par an servis aux banques privées au titre des intérêts.

Sur ces deux postes , c’est 70 milliards d’euros perdus soit 10 fois plus d’argent que les 7 milliards manquants aux caisses de retraite.

Le retour de la gauche au pouvoir ne doit pas signifier l’atteinte aux droits et aux pensions des retraités.

Bien amicalement

Romain NOUAR

Les résultats de la Motion 4 dans les Ardennes, un succès partagé qui ouvre une espérance…

À la date du 15 octobre 2012, les résultats officiels du scrutin pour les motions nous donnent

                                                France                                             Ardennes    

Motion 1 :                       68,46 %                                       51,11 %

Motion 2 :                         5,12 %                                         6,71 %

Motion 3 :                       13,27 %                                       17,91 %

Motion 4 :                       11,78 %                                       23,50 %

Motion 5 :                         1,37 %                                         0,74 %

L’observation de ces chiffres montre que les militants socialistes ardennais ont manifesté de l’intérêt pour la  Motion 4.

Le score de la Motion 4 dans le département est pratiquement le double (23,50%) du score de la même motion au niveau national (11,78%).

En restant dans le champ de la politique, au sens noble du terme, je pense que l’on peut avancer trois arguments pour expliquer cet intérêt :

Le premier, le rappel des actions et des personnalités des deux premiers leaders de la motion 4 en l’occurrence Stéphane Hessel et Pierre Larrouturou confirmait l’intuition du sentiment d’authenticité qui entourait ces deux membres fondateurs du collectif Roosevelt 2012.

Le deuxième, la mise en corrélation de réalités concrètes, d’aujourd’hui ,concernant la dégradation de l’emploi, l’affaissement de la part salariale, et la domination bancaire avec des décisions politiques historiques

-1983(politique de rigueur)

-1986(signature de l’acte unique Européen)

-1992( signature du traité de Maastricht).

L’établissement du lien de causalité entre ces différents évènements soulignait le rôle de la politique dans la fabrication de l’histoire.

Histoire à laquelle participent les militants par leurs votes.

Le troisième, malgré le poids écrasant de la domination néolibérale sur notre pays,  des stratégies de contournements sont possibles.

Ces stratégies sont présentes dans le programme de la Motion 4.

Notamment en matière d’emploi, de logement et même vis-à-vis de la finance (contournement de l’article 123, séparation des banques…)

S’il y a lieu de se réjouir du score de la Motion 4, cette campagne a permis de mesurer tout le travail qui reste à faire pour informer correctement sur ces questions et imposer l’application de ces solutions.

Pour conclure, j’adresse tous mes remerciements à toutes celles et tous ceux qui m’ont apporté leurs soutiens en se portant sur la motion 4.

Ce succès partagé est le leur avant d’être le mien.

En attendant, regardez cette vidéo!

Bien amicalement

Romain NOUAR